mercredi 28 septembre 2011

Un cheval, un sabre, une tronçonneuse

3 films, 1 chef d'oeuvre et 2 très bons, ultra-respectueux des codes et de la grammaire visuelle du genre qu'ils ont compris, se sont attribués et ont transcendé. Western, Kung-Fu, slasher. De quoi faire hurler les défenseurs du bon goût et du sérieux. Comme cela a toujours été le cas, on préférera se montrer à la séance du dernier réalisateur néo-nouvelle vague qui ne dit rien, n'apporte rien mais qui fait bien dans son c.v de spectateur qui se fait mousser. Et pourtant, quel gâchis serait-ce de passer à côté de ces 3 films qui ont tant de choses à dire et qui le disent bien.
Blackthorn, western brillant et subtil, reprend les choses là où Clint les avait laissées il y a 20 ans avec Unforgiven. Doté d'une photo à tomber par terre (le chef op est véritablement un génie), le film va à contre courant de tout ce qui se fait aujourd'hui et prend son temps pour peindre ses personnages complexes et raconter une histoire, celle d'un Butch Cassidy vieillissant, retraité en Bolivie sous le nom de Blackthorn alors que tout le monde le croyait mort. Sorte de western-somme qui mixe les influences passées (un panthéisme contemplatif cher à Terrence Malick, une sauvagerie et un nihilisme à toute épreuve comme chez papa Peckinpah, des personnages ambigus, entiers, imprévisibles comme chez Hawk, et une réflexion sur le mythe, l'histoire et les origines comme chez Ford), le film s'écarte peu à peu de ses lourdes influences pour trouver son propre ton et son style à lui. Des chevauchées comme rarement on en a vu au cinéma, des scènes musicales aussi inattendues que réussies, une exigence visuelle et narrative que Mateo Gil soutient pendant tout le film, des acteurs proprement habités par leur rôle (Sam Shepard déchire tout, Edouardo Noriega n'a jamais aussi bien joué...) font que Blackthorn a tout mais tout du chef d'oeuvre.

True Legend est un très bon film de kung-fu, une espèce de retour aux sources pour Yuen Woo Ping que les incultes du programme télé du mercredi ont tendance à réduire au simple chorégraphe de Matrix alors que le père Yuen Woo Ping a réalisé ou chorégraphié quelques uns des films de kung fu les plus importants. Malheureusement, pas aussi remonté et vénère que Tsui Hark avait pu l'être avec son Detective Dee (qui, à la différence de True Legend est un chef d'oeuvre), Yuen Woo Ping se fait plaiz en filmant des scènes de bastons virtuoses et ultra spectaculaires tout en mixant lui aussi tout un tas d'influences et de citations (le combattant manchot, la boxe de l'homme ivre, le wu xia pian d'antan). Le film souffre de quelques scories (les scènes avec des SFX un peu foireux) mais gagne en sympathie en remettant sur le devant de la scène un certain Vincent Zhao qui n'est autre que le chouchou Chiu Man Cheuk de la grande époque des films HK... (bon, si t'as pas vu The Blade ou Dr Wong contre les pirates, tu peux pas teste)



Tucker and Dale vs Evil est un slasher surprenant et franchement marrant qui tord le cou à tous les clichés du genre. Le film ne mollit jamais, car, chose rare, il arrive à garder le même rythme d'abattage de vannes jusqu'au final (un peu faiblard c'est vrai) et à relancer régulièrement l'intérêt en ponctuant ses scènes d'idées géniales. Parfait pour un samedi soir.

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